Chapelle Notre Dame du rocher et ses fresques
C’est la chapelle du château primitif.
Lors de sa rénovation, en 1962, l’enlèvement des enduits intérieurs a mis à jour des peintures murales datées du 14e siècle.
- l’une représente les « Lamentations autour du Christ mort », entre la descente de croix et la mise au tombeau. Autour du mort, on reconnaît Marie qui s’incline pour embrasser sa main droite et de l’autre côté, la Madeleine. St Jean est derrière la Vierge dont le voile masque en partie son visage. Les autres personnages sont anonymes. Au fond, les vides sont meublés par de légères branches feuillues, motif que l’on retrouve souvent dans des peintures murales des 14e et 15e siècles, en Maine, Anjou, Normandie, et Angleterre.
En bas subsiste quelques lettres d’une inscription évoquant St Fraimbault, qui n’a pu être préservée.
- en face, une vaste composition représentant l’Enfer, réunit une cinquantaine de diables et de damnés. Les premiers sont entièrement teintés de rouge ou jaune, tandis que les seconds sont seulement dessinés en rouge par un trait de contour. Au centre, le « Puits d’abîme » d’où surgissent des visages grimaçants. Des diables y emmènent des damnés. D’autres figurations présentent des animaux, chiens ou loups. Le supplice de Tantale est évoqué par un damné qui essaie vainement de saisir les fruits d’un arbre.3personnages marchant nus à quatre pattes, tête tournée en arrière.
- Il s’agit de devins, qui ayant voulu connaître l’avenir, réservé à Dieu, se voient condamnés au contraire. Ces fragments de fresques sont très intéressants d’autant qu’il ne subsiste pas en France de représentation du supplice des Devins.
Cette chapelle fut également le lieu d’événements effroyables. 1589, Charles du Bellay, seigneur du BT entré dans le parti de la Ligue, promet de le servir au mieux. Il essaie ainsi de s’emparer du château. Ainsi, le 15 juin 1589, accompagné d’une petite troupe, il vient surprendre Hurault de Villeluisant, commandant du château de Lassay, pendant l’office et le fait égorger. Cet assassinat n’aura pas le but escompté et le château de Lassay restera aux mains des soldats du roi. Condamné à mort, il se réfugie en Bretagne, où il continue de servir La Ligue.
(huitième et dernière guerre de religion : la mort du Duc d’Anjou, pose la question de la succession d’Henri 3.
Henri de Navarre, premier prince de sang, protestant, était l’héritier potentiel. Cependant les catholiques opposaient une autre loi : tous les souverains français devaient être de religion catholique. Les catholiques, dès lors, s’organisèrent en une ligue.
Fin 1588, l’impopularité du roi était à son comble, il décide de fuir Paris le 13 mai. En décembre 1588, cherchant à rétablir son pouvoir de plus en plus contesté, il ordonne l’assassinat du duc de Guise et de son frère Louis, aussitôt le Paris ligueur se déchaîna contre le roi. Les rôles se retrouvaient alors bouleversés : l’alliance du roi et des Guise était rompue, au profit d’une alliance des rois de France et de Navarre. Henri de Navarre devint Henri 4, il du s’appuyer sur les principes catholiques ralliés et sur ceux des protestants qui acceptaient la perspective de l’abjuration du roi et de sa conversion au catholicisme.
Les seigneurs du BT étaient très voués au catholicisme, après l’assassinat du duc de Guise, le seigneur Charles du Bellay rejoint la Ligue et cela même après l’avènement d’Henri 4. Les seigneurs de Lassay était eux acquis au protestantisme et reconnaissait l’autorité d’Henri de Navarre.)
En 1802, après le Concordat, cette chapelle devint paroissiale sous le nom de Notre Dame du Rocher, dont une belle statue en bois de la Vierge à l’Enfant, ainsi dénommée, a été transférée dans l’église actuelle, et jusqu’en 1862.
Pendant l’époque révolutionnaire, le Tribunal siégea ici avec, comme procureur, le curé constitutionnel fanatique VOLCER ( de novembre 73 à juillet 94). Le 22 novembre 1793, tous les objets du culte furent envoyés à Paris pour être fondus et frappés en monnaie. Le reliquaire de St Fraimbault, évangélisateur du 6e siècle, était du lot mais les reliques avaient été extraites et enfermées dans une manche d’aube, nouée aux deux extrémités par des rubans bleu et rouge, symboliquement. Le sacristain et le cordonnier les enlevèrent pendant la nuit du 12 janvier 1794 et les cachèrent. Restitution faite au nouveau clergé le 3 juin 1797, les reliques retrouvèrent successivement un reliquaire de fer blanc puis le 3 mai 1818, celui définitif en argent qui participe à la procession du lundi de Pentecôte.
L’église a été frappée par la foudre en 1762.
La chapelle peut se visiter librement à l'occasion des expositions organisées par l'Office de Tourisme en juillet et août.